Les acides gras dans l’alimentation



Un régime alimentaire équilibré est basé sur la consommation de glucides, de protéines, et de lipides. Les lipides ont un rôle important puisqu’ils sont vecteurs de goût et de texture. Les acides gras ou lipides de l’alimentation doivent représenter 20 à 35 % des calories quotidiennes fournies à l’organisme pour son bon fonctionnement.
Pendant longtemps les lipides ont souffert d’une mauvaise réputation : ils favoriseraient le prise de poids, l’augmentation de la graisse corporelle ou encore l’apparition de la cellulite. Or les graisses alimentaires sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et ne jouent qu’un rôle mineur dans la prise de poids si elles sont de bonne qualité. Plus que de diminuer la quantité des lipides consommés, il est beaucoup plus important d’améliorer leur qualité et de diversifier leurs sources.



L’importance de diversifier les apports en acides gras

Malgré les idées reçues, la consommation de lipides n’entraine pas de prise de poids. Généralement, une sous-consommation de lipides conduit à une surconsommation de glucides. Ce sont ces glucides qui provoquent la prise de poids et l’augmentation de la graisse corporelle, car s’ils ne sont pas dépensés, ils sont stockés dans l’organisme sous forme de gras. Consommer des lipides est donc plutôt bénéfique, à condition que la composition en acides gras soit équilibrée.
Un régime alimentaire équilibré doit apporter 20 à 35 % de l’énergie quotidienne sous forme de lipides. Dans le cadre d’une alimentation variée, le profil des lipides consommés varie de jour en jour, en fonction de la saison, du pays, de la culture ou encore du mode de vie. Dans l’ensemble, les lipides consommés devraient être répartis de la façon suivante: 1/3 d’acides gras saturés, 2/3 d’acides gras insaturés.



Les défauts des régimes alimentaires actuels en Occident et les pays industrialisés

Les changements alimentaires des dernières décennies ont entrainé un déséquilibre dans la proportion des acides gras consommés par les populations industrialisées.
L’essor de l’industrie agro-alimentaire a fait basculer la balance des apports en acides gras saturés et insaturés vers la surconsommation des lipides saturés.
Le changement de modèle agricultural a également modifié la diversité des cultures céréalières ainsi que la façon de nourrir les animaux que nous consommons.
Durant la préhistoire et au cours de l’évolution de l’Homme, les acides gras oméga 3 étaient présents dans quasiment tous les aliments consommés de la viande en passant par les plantes sauvages, les œufs, les noix et les baies. Les animaux que nous consommons aujourd’hui sont nourris en grande majorité par des farines issues de graines oléagineuses riches en oméga 6, et non plus de pâturages d’herbes vertes riches en oméga 3. La production intensive d’huiles végétales issues de cultures de plantes oléagineuses très riches en oméga 6 comme le tournesol ou le colza a également entrainé des changements des habitudes culinaires en Europe, où le beurre et les graisses animales ont progressivement étaient remplacés en cuisine par les huiles végétales.


En conséquence, à l’heure actuelle, les sociétés industrialisées consomment trop d’acides gras saturés, trans et oméga 6 par rapport à leurs apports en oméga 3. Ce déséquilibre s’avère à long terme néfaste pour la santé humaine. Rééquilibrer sa consommation d’acides gras est donc primordiale pour assurer bien-être et santé.


Le meilleur moyen de rétablir l’équilibre est de limiter au maximum la consommation de plats cuisinés industriels et de diversifier ses apports en lipides : consommer d’avantage de poissons gras, alterner les différentes huiles végétales lors de l’assaisonnement (préférer les ajouter en fin de cuisson pour éviter la formation d’acides gras trans), consommer des graines comme des amandes, noisettes, noix pour permettre l’apport de minéraux et vitamines. Les compléments alimentaires produits à partir d’algues ou de microalgues peuvent également permettre un apport intéressant en acides gras oméga 3 à très longues chaines comme l’EPA et le DHA.











1. Vannice, G.; Rasmussen, H., Position of the Academy of Nutrition and Dietetics: Dietary Fatty Acids for Healthy Adults. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics 2014, 114, (1), 136-153.
2. Calder Philip, C., Functional Roles of Fatty Acids and Their Effects on Human Health. Journal of Parenteral and Enteral Nutrition 2015, 39, (1S), 18S-32S.
3. Simopoulos, A. P., The omega-6/omega-3 fatty acid ratio: health implications. OCL 2010, 17, (5), 267-275.